Gaël Perdriau claque la porte du Cerema

Gaël Perdriau, maire (LR) de Saint-Etienne, a démissionné le 4 octobre de son poste de président du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), établissement public sous tutelle des ministères de la Cohésion des territoires et de la Transition écologique et solidaire. "Je ne serai pas le fossoyeur du Cerema en cautionnant des choix stratégique et politique du gouvernement avec lesquels je suis en désaccord", justifie l’élu, regrettant que "l’expertise apportée aux collectivités [soit] de plus en plus remise en cause par les décisions d’un Etat devenu sourd aux réalités locales". En cause, une baisse des crédits du Cerema "de 5 M€ en 2018, réductions budgétaires qui seront certainement reconduites en 2019 et 2020, voire en 2021 et 2022", explique-t-il. "Quant aux effectifs, il m’a été annoncé la suppression de 105 postes, tous les ans entre 2018 et 2020, et là aussi avec la probabilité que cela soit renouvelé en 2021 et 2022", détaille-t-il encore. Et l’ex-président de s’interroger : "depuis deux ans, le Cerema voit son budget régulièrement amputé et le nombre de ses agents réduit. Est-ce ainsi que l’Etat entend aider et soutenir les collectivités ?". Dans les documents budgétaires, le gouvernement évoque une diminution des crédits qui "traduit la poursuite des efforts de l’établissement dans la maîtrise de ses dépenses".
A noter que l’Association des maires de France, que Gaël Perdriau représentait au sein du Cerema, lui a apporté son soutien le 6 octobre. "Face à ce nouveau désengagement de l’Etat à l’égard des collectivités locales, François Baroin, président de l’AMF, […] rappelle que l’objectif d’assainir les comptes publics est partagé par les élus mais la méthode, dans une logique purement comptable, est brutale et unilatérale. Diminuer les moyens du Cerema présente un vrai risque de perte d’expertise et de soutien aux territoires", estime l’AMF. En juin, des associations représentant les élus locaux avaient adressé au ministre de la Cohésion des territoires un courrier commun demandant que le gouvernement conforte le Cerema, et associe ses membres aux décisions le concernant.
Le conseil d’administration du Cerema élira un nouveau président le 1er décembre.

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