Le contournement de Strasbourg, maillon contesté de la mobilité urbaine

Stratégies urbaines
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Finira-t-il par se construire ? Le contournement autoroutier de Strasbourg (COS) de Vinci pensait avoir fait le plus dur en obtenant, le 30 août, son arrêté préfectoral d’autorisation de démarrage de chantier. Mais ses opposants ont marqué des points sur le plan juridique depuis, avec la suspension en référé des aménagements pour le principal ouvrage d’art, un viaduc, par le tribunal administratif de Strasbourg, qui se prononcera ce mardi (après notre bouclage), également en référé, sur l’arrêté d’autorisation. Ces épisodes viennent après sept avis consultatifs négatifs de diverses instances sur le volet environnemental, et un avis conforme du Conseil d’Etat sur lequel l’Etat se fonde pour justifier son feu vert. L’évacuation de la ZAD, le 10 septembre, sans heurts selon la préfecture, plus musclée selon les opposants, a remis en lumière la contestation. Celle-ci porte aussi sur le bien-fondé de l’infrastructure, imaginée il y a 40 ans : une rocade autoroutière de 24 km à péage, dont le coût a grimpé à 593 M€, consommatrice de 260 hectares de terres agricoles (mais avec 1 260 hectares de compensations) destinée à désengorger l’actuelle autoroute gratuite A35 qui longe Strasbourg.

Sur ce point toutefois, la longue gestation a fini rendre consensuel ce postulat : le COS seul ne suffira pas – il doit baisser le trafic d’environ 10 % sur l’A35 – et a besoin d’être appuyé par un schéma global de révision des déplacements. L’Etat vient relayer les initiatives des collectivités locales, a priori sans empiéter sur elles. Il va consacrer à la mobilité urbaine locale un "Atelier des territoires", voulu complémentaire du "Grenelle des mobilités", initié par le président (PS) de l’Eurométropole, Robert Herrmann, et dont les premières conclusions sont attendues en octobre.

Socle commun de projets

Les sujets sont en tout cas partagés : œuvrer en priorité à la requalification en boulevard urbain de l’A35, "le cœur du réacteur", selon Jean-Luc Marx, préfet du Bas-Rhin, relancer le projet départemental de Transport en site propre pour la grande couronne ouest, garantir l’achèvement de la Voie de liaison intercommunale ouest (VLIO) d’ici au milieu des années 2020 dans le sillage du lancement en juin dernier d’un premier marché de maîtrise d’œuvre par l’EMS. A ce socle commun, la collectivité ajoute le renforcement de son réseau de TC et l’Etat exhume un atout très largement sous-exploité : la connexion de l’aéroport d’Entzheim au centre-ville de Strasbourg par le TER, toujours en périphérie ouest. "La réussite du COS passe par son raccordement à Entzheim et la création d’un parking-relais sur place", souligne Jean-Luc Marx.

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