Stationnement impayé à Paris : l'amende passera de 17 € à 50 € en janvier 2018

A Paris, un automobiliste met 21 minutes en moyenne pour trouver une place de stationnement (source : application mobile Polly). En cause : le faible taux de rotation des véhicules. Ainsi, près de 80 000 voitures ne bougeraient pas de place pendant toute une semaine, selon les estimations de la direction de la voirie et des déplacements de la capitale. "Une partie de ces véhicules stationne légalement : il s’agit des voitures des résidents, qui payent un forfait 'stationnement résidentiel’ et pour lequel le taux de respect de la réglementation dépasse les 90 %. Mais une autre partie correspond à du stationnement frauduleux : des véhicules qui ont dépassé la durée maximale autorisée et qui deviennent des voitures 'ventouses’. Selon les statistiques de la direction de la voirie et des déplacements, seuls 9 % des usagers du stationnement rotatif respecteraient les règles en la matière. Afin de lutter contre ces stationnements abusifs et dans l’espoir d’obtenir un meilleur taux de rotation, l’exécutif mettra en place, à partir du 1er janvier 2018, une amende plus dissuasive. Actuellement à 17 €, elle passerait à 50 € en zone I (centre de Paris) et à 35 € en zone II (arrondissements périphériques). Payée dans les 72 heures, la contravention sera minorée à 35 € en zone I, et à 24,5 € en zone II. "A titre de comparaison, cette amende est de 96 € à Londres, de 90 € à Barcelone ou encore de 55,5 € à Amsterdam", défend Christophe Najdovski, adjoint à la maire en charge des transports. En outre,  "les tarifs de stationnement n’augmenteront pas : ils sont d’ailleurs stables depuis 2015 ", ajoute l’édile.
L’augmentation de l’amende s’accompagnera d’une autre mesure : la possibilité de stationner 6 heures en continu (avec un coût de 4,8 € à 12 € par heure, selon l’emplacement et selon la durée). 
Rappelons également qu’à partir de janvier 2018, le contrôle du stationnement des 150 000 places sera externalisé.
Pour les élus LR du Conseil de Paris, "ces hausses généralisées viennent combler les trous dans un budget mal équilibré". Le groupe UDI-MoDem "estime que l’allongement prévu de la durée de stationnement" (…) "confine cette réforme à la seule recherche de ressources financières supplémentaires par l’exécutif parisien, faisant gagner à la Ville, selon ses estimations, près de 300 M€ par an, l’équivalent de la majeure partie du trou budgétaire de l’an passé".
"Rien ne justifie une augmentation des amendes", selon l’association 40 millions d’automobilistes. "Les tarifs du stationnement sont déjà largement dissuasifs et pèsent sur le porte-monnaie des automobilistes franciliens. Car oui, ils payent leur stationnement et ne sont pas des voleurs, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire. Avec ces nouvelles augmentations, le stationnement à Paris va devenir un privilège, réservé aux riches".

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