L'opposition s'en prend à la politique de logement de Valérie Pécresse

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L’opposition est dans son rôle. Par voie de communiqués de presse, les élu(e)s franciliens du parti socialiste et d’EELV&A ont dénoncé la politique budgétaire de Valérie Pécresse, présidente (LR) du Conseil régional d’Ile-de-France. Pour les Verts, le "budget de renoncement" de l’exécutif, voté la semaine dernière (cf. DIF 1284), "marque le début d’un désengagement désastreux sur la politique de logement du territoire" et "casse la dynamique actuelle". Tandis que le Conseil régional a pris la décision de ne plus financer de logements sociaux ni dans les territoires qui en comptent déjà 30 %, ni dans l’aire métropolitaine (cf. DIF 1286), EELV&A s’inquiète de la réduction "au-delà du raisonnable" des fonds alloués à la construction francilienne : 77 M€ en 2017, contre 161 M€ en 2015. "La réalité, c’est que nombre de projets resteront dans les cartons, faute de financements, et que les collectivités locales, comme les bailleurs et les investisseurs, renonceront", regrette Mounir Satouri, président du groupe écologiste. Et d’ajouter : "la Métropole doit construire 38 000 logements par an, mais ne pourra réellement le faire qu’à partir de 2018. 2017 sera donc une année blanche du seul fait de Mme Pécresse".
La droite régionale a, par ailleurs, rejeté la déclinaison territoriale du SRHH (schéma régional de l’habitat et de l’hébergement), une façon, selon les Verts, de "favoriser les intérêts privés au détriment de logements abordables", et de renforcer les inégalités. Inquiétudes également par rapport à la baisse des moyens dédiés à la rénovation urbaine dans les quartiers populaires "en passant de 470 M€ à une promesse de 250 M€ d’investissements". "Ce que vous faites, c’est renforcer la ghettoïsation de l’Ile-de-France. En encourageant la politique du profit, vous faites fi des lois qui le limitent ; ces lois qui nous protègent et visent à limiter les coûts humains et sociaux", adresse, de son côté, Bénédice Monville-De Cecco à la présidente de région. Le groupe dénonce aussi les "réductions brutales et aveugles dans le secteur de la culture", avec "7 M€ en moins depuis 2015". Une occasion manquée pour le maintien de la cohésion sociale, à rebours des valeurs républicaines, soulignait déjà le parti socialiste en décembre dernier (cf. DIF 1282).
Justement, la gauche régionale est revenue à la charge, s’insurgeant, cette fois, contre le traitement reservé aux agents de la région. "Nous avons pointé les nombreuses vacances de postes (environ 300) sans qu’aucune réponse ne nous soit donnée sur le devenir des agents occupant ces postes ou sur la définition des nouveaux besoins. Nous, élus du Groupe socialiste et républicain, ne laisserons pas Mme Pécresse faire de la Région Ile-de-France le laboratoire de la politique de la droite dure de François Fillon à l’encontre des fonctionnaires", préviennent-ils.

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