Exit l’ovni qui s’écrase sur le Triangle. Le nouvel Europacity a été présenté par son maître d’ouvrage comme "un quartier ouvert à son environnement". Le 27 septembre, Alliages et Territoires a convié la presse dans ses locaux, à Paris 19e, pour faire le point sur le nouveau master plan du projet. Effectivement, sur le papier, la deuxième version semble différente de la première. Matteo Perino, directeur des opérations, explique : "nous sommes passés d’un objet iconique, monolithique, introverti à un plan de quartier structuré autour d’une trame verte (un parc urbain de 10 hectares), colonne vertébrale du projet, et ouvert sur le projet urbain de la ZAC". Ce "quartier", promet le MO, sera "durable" – sans pour autant apporter de précision sur la stratégie environnementale – "festif, populaire et ouvert 20h sur 24".
"Le projet sera plus intégré, moins concentrique, plus traversant, à l’échelle urbaine" et mettra en avant une certaine "variété architecturale". Alliages et Territoires a lancé huit concours pour la réalisation d’une salle de concert, d’un cirque contemporain, d’un centre culturel dédié au cinéma, et de cinq hôtels. Une trentaine d’architectes planchent sur le sujet, dont l’agence de Bernard Tschumi, Manuelle Gautrand, Franklin Azzi ou encore Dominique Perrault. Les lauréats seront connus d’ici à la fin de l’année.
C’est "le plus gros projet de contenu du Grand Paris actuellement", se réjouit Benoît Chang, dg d’Alliages et Territoires. Justement, de quel contenu parle-t-on ? Car à part quelques grands principes et une répartition rudimentaire des composantes du projet, la présentation a cruellement manqué de détails. "Quel commerçant peut savoir aujourd’hui le concept qu’il développera en 2024 ?" se défend le dg. A ce jour, nous savons donc qu’Europacity fera – toujours – la part belle aux commerces (250 000 m2) et aux loisirs (150 000 m2), dont le "parc des neiges", et ses pistes de ski – bel et bien maintenu – constitue l’un des équipements majeurs du programme. En outre, la création de 2 000 chambres d’hôtels compenserait, à en croire le maître d’ouvrage, le sous-investissement de ces dernières années dans les équipements touristiques franciliens, et rendrait le territoire encore plus attractif, face au Grand Londres notamment.
Pas plus d’informations tangibles sur le modèle économique si ce n’est qu’il s’inspire du paradigme digital, nous indiquent les équipes, "avec du freemium – activités gratuites en extérieur -, et du premium – offre payante en intérieur". Avec ses 3,1 Md€ d’investissements privés, Europacity doit accueillir, selon les estimations du développeur, 30 millions de personnes "du monde entier" par an (à titre indicatif, le parc Disneyland Paris accueille 15 M de visiteurs par an en moyenne).
"Il y a des améliorations à apporter", en convient Thierry Lajoie, à la tête de Grand Paris Aménagement, en termes de "mobilité, de gestion des flux, de stationnements, de gestion des déchets…" Et de rappeler son rôle en tant qu’aménageur : "faire en sorte que les disparités communales, les frontières départementales, l’appartenance ou pas à la Métropole du Grand Paris ne soient pas un frein au développement du projet".
"A l’heure où le digital est le socle du relationnel, comment ferons-nous société demain ?". C’est la question que s’est posée Immochan aux prémices du projet, se remémore Benoît Chang. "Alors que nous aurons de plus en plus besoin de lieux physiques" et que "le digital décloisonne les frontières entre commerce, culture, loisirs…", Immochan a donc trouvé la réponse à ces bouleversements sociaux en créant un complexe touristique. (JS)
Europacity, version 2 : quels changements ?
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