La Ville de Nîmes va aménager un parc urbain de 14,5 hectares, à l’emplacement des anciennes pépinières Pichon, abandonnées depuis bientôt 20 ans. "Ce patrimoine va nous permettre de créer une véritable diagonale verte d’un bout à l’autre de la ville", annonce Marie-Reine Delbos, adjointe au maire chargée de l’urbanisme. "Le dossier de DUP est en cours, nous devrions procéder dès 2019 aux acquisitions foncières auprès des Domaines, et lancer les marchés d’aménagements". Maître d’ouvrage, la ville a voté à l’unanimité, en avril dernier, cette réorganisation urbaine et paysagère d’ampleur. Elle va lui permettre de requalifier ces bâtiments et milieux naturels pour offrir aux Nîmois, un deuxième gros poumon vert en plein centre urbain, avec les Jardins de la Fontaine, créés au XVIIIe siècle.
La DUP, attendue fin 2018, lui permettra aussi de modifier son PLU pour inscrire dans le projet la construction, sur la seule petite bande de terrain constructible, de 65 logements en R+3 (3 800 m2 de SDP). "Le reste du site est classé en terres agricoles et se trouve en zone inondable, il est donc non constructible et soumis à un PPRI", précise Marie-Reine Delbos. Budget prévisionnel : 15 M€, financés par la ville, dont les acquisitions foncières, hors aménagements liés à la traversée du boulevard Allende (périphérique), dont la construction en 1970 avait scindé les pépinières en deux parties. Début des travaux en 2020, pour une ouverture au public d’une première tranche du parc en 2022. La deuxième en 2025.
La longue bande foncière couverte par les pépinières vient en prolongement d’une première trouée verte qui relie le Bois des Espeisses à la gare en traversant les Jardins et les quais de la Fontaine. "Le parc urbain, tout en transversalité, va s’étendre sur le même axe nord/sud, de la ZAC Triangle de la gare jusqu’à l’autoroute A9", décrit l’adjointe à l’urbanisme. Il va revitaliser les quartiers d’habitat construits au fil du temps tout autour du site, les relier. "Nîmes s’est fortement urbanisée et le principe d’une diagonale verte court depuis les années 1993–1994", rappelle Véronique Mure. Cette botaniste nîmoise a procédé l’an dernier à l’étude patrimoniale du site pour l’Atelier Lieux et paysages (Alep), bureau d’architectes paysagistes de Cadenet. "Cet espace témoigne d’une longue histoire horticole à Nîmes. Il est une occasion extraordinaire de concrétiser cette diagonale".
Les pépinières, créées en 1885 par Ernest Pichon, ont conservé leurs bâtiments historiques – des maisons et un grand mas fin XIXe siècle, des bâtiments et des garages début XXe, des bureaux, des serres, et des milieux naturels ; on y trouve forêt urbaine, clairière de buis, bambouseraie, lanières cultivées, verger, etc. – dont de nombreux arbres centenaires. Le "city parc" va s’appuyer sur ce patrimoine naturel. Il va proposer des aires de jeux, des équipements sportifs périurbains, un restaurant, des parkings relais. Ainsi qu’une vaste promenade avec circulations douces au-dessus du Vistre, ruisseau qui traverse la ville et longe les pépinières.