En novembre 2016, sur les 97 663 demandes d’hébergement faites auprès du 115 (+ 3 % par rapport à 2015) par 24 375 personnes différentes (+ 6 % en un an), 66 % n’ont pas donné lieu à un hébergement en dépit de la hausse des capacités d’hébergement temporaires qui marque, comme chaque année, l’entrée dans l’hiver, selon le dernier baromètre 115 réalisé par la Fédération des acteurs de la solidarité (Ex-Fnars). En un an, les non-attributions ont augmenté de 5 % et concernent 59 % des hommes seuls, 51 % des femmes seules, 73 % des couples sans enfant et 72 % des personnes en famille. Parmi les 24 375 personnes ayant sollicité le 115 en novembre 2016 pour un hébergement, 12 846 n’ont jamais été hébergées, soit 53 % d’entre elles, correspondant à une hausse de 12 % sur un an.
De plus en plus de jeunes
Le baromètre fait également état d’une forte augmentation du nombre de jeunes en demande d’hébergement. 14 593 demandes ont concerné les 18–24 ans (15 % des demandes totales) contre 13 308 en novembre 2015 (14 % des demandes), soit une hausse de 10 %. Elles sont majoritairement des personnes isolées et représentent d’ailleurs 22 % du public isolé (hommes et femmes seuls). Elles sont à 42 % de nationalité française, 7 % communautaires et 51 % extracommunautaires. Plus inquiétant encore : 53% d’entre elles n’ont jamais été hébergées suite à leur demande au 115. La baisse des orientations vers le CHU (- 3 %) et les places hivernales (- 13 %), principaux lieux d’accueil des jeunes, a fortement impacté les solutions d’hébergements.
Le recours à l’hôtel progresse encore
La forte augmentation du nombre de jeunes en demande d’hébergement "reflète la précarité sociale et économique de cette population, aggravée par les difficultés d’accès aux minima sociaux et les ruptures de parcours liées notamment aux fins de prise en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance à partir de 18 ans", précise la FAS, qui s’interroge également sur la capacité du plan de réduction des nuitées hôtelières à faire face à l’augmentation des sollicitations et à proposer des solutions alternatives inconditionnelles. En effet, le recours à l’hôtel progresse de 6,5 %. Cette évolution concerne principalement les familles (+ 12 %).