"Avant de devoir affronter une nouvelle période de changements structurants, les collectivités ont pu reconstituer leurs marges de manœuvre financières", se réjouit la Banque postale, dans sa note de conjoncture des finances locales, présentée le 14 septembre. L’institution publique estime qu’elles ont pu le faire "depuis deux ans au prix d’efforts conséquents entrepris sur leurs dépenses de fonctionnement, mais également en raison de recettes conjoncturelles".
En effet, malgré la poursuite de la baisse des dotations, les recettes de fonctionnement enregistreraient, en 2017, une croissance de 1,6 %, "grâce notamment au dynamisme de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et à une forte hausse du produit des droits de mutation". Cette reconstitution des marges de manœuvre financières concernerait tous les niveaux de collectivités. Le rythme d’évolution des recettes de fonctionnement, un peu supérieur à celui des dépenses de fonctionnement, entraînerait, en 2017, pour la deuxième année consécutive, "une hausse de l’épargne brute des collectivités (excédent des recettes sur les dépenses de fonctionnement) de 2,2 %, après + 4,4 % en 2016".
En outre, après trois années de "forte baisse correspondant à un recul de 10,6 Md€", les dépenses d’investissement des collectivités locales repartiraient à la hausse en 2017 (+ 3,7 %) et s’élèveraient à 49,1 Md€. "La reprise traditionnellement observée la troisième année du mandat [municipal] aurait ainsi été retardée d’une année et s’effectuerait à un niveau bas", estime la Banque postale. Cette reprise en 2017 serait portée par les communes et les EPCI à fiscalité propre (autour de + 4,0 %), ainsi que par les régions (+ 3,7 %). Les départements, quant à eux, verraient pour la huitième année consécutive leurs dépenses d’investissement diminuer (- 1,9 %).
Ces dépenses d’investissement seraient, au global, autofinancées en 2017, selon la banque postale. Les emprunts diminueraient de 2,5 % en 2017, avec un recul particulièrement marqué pour les départements. Ces derniers se désendetteraient, tout comme les communes. Enfin, l’encours de dette ne progresserait que de 0,3 %, atteignant 182,2 Md€ fin 2017. Le résultat de l’exercice serait à nouveau excédentaire, les collectivités locales abonderaient ainsi leur trésorerie, mais dans des proportions moindres que les années précédentes, conclut la banque publique.