Ile-de-France Mobilités (IDFM) a auditionné, le 15 novembre, les dirigeants de la SNCF et de la RATP sur la qualité de service rendu aux voyageurs des transports franciliens. Un bilan qui met en exergue à la fois les améliorations et les dysfonctionnements répétés de certaines lignes. Les parties prenantes ont d’abord fait un point sur les grandes tendances et rappelé les raisons principales des irrégularités rencontrées au cours des années 2016 et 2017.
Les premières causes de perturbations sur le réseau SNCF sont internes, liées aux chantiers en cours (travaux de régénération des lignes existantes et des lignes futures, dont le Grand Paris Express et Eole). D’ailleurs, suite à l’interruption de trafic sur le RER A après l’incident survenu sur le chantier mené par Bouygues pour le prolongement du RER E, début novembre, Valérie Pécresse attend des entreprises, "clairement mises en causes", qu’elles proposent "un dédommagement des usagers" (cf. p.1). Ensuite, viennent les causes externes, au premier rang desquelles "les colis suspects et les voyageurs malades ; une réflexion est en cours avec le Samu notamment pour intervenir plus vite", explique-t-on à la SNCF. La qualité du matériel roulant, ancien et difficile à entretenir est toujours mis en cause.
Dans le détail, les opérateurs et IDFM constatent "une régularité insuffisante, entre 89,5 % et 91 % pour les lignes P, N, E et H", "de grandes difficultés sur les RER A, B, C, D" et sur la ligne de train R, "avec une régularité inférieure à 87 %".
Bilan positif, en revanche, sur le métro, le bus et le tram, ainsi qu’une "qualité de service en progression sur les lignes J, K, L et U". "Toutes les lignes de métro sont au-dessus de 95,4 %" et la ligne 13 est "en progression, au-dessus des objectifs de régularité", notamment grâce "à la mise en place de la ligne de bus 528 pour renforcer la desserte sur la partie Nord de la ligne", précise Valérie Pécresse, présidente d’IDFM. La régularité sur l’ensemble des sous-réseaux de bus a été améliorée grâce à la fluidification des conditions de circulation en grande couronne, relève IDFM. Elle risque tout de même d’être impactée par les chantiers d’infrastructures de transports qui s’accéléreront en Ile-de-France dans les années à venir. Les opérateurs disent "travailler en bonne intelligence avec la préfecture de police de Paris et la maire (PS) Anne Hidalgo", notamment pour "renforcer la verbalisation" et dégager davantage les voies de bus. Car il est nécessaire de "revoir le temps de parcours des bus", dont la vitesse moyenne est inférieure à 13 km/h à Paris sur le réseau RATP, indique Catherine Guillouard, pdg de la Régie. Et Valérie Pécresse de souligner les "énormes efforts de la RATP", pour traiter les causes internes. Celles-ci ont été "divisées par 3,8 depuis 2014", confirme la pdg, alors que les causes externes (les conditions de circulations en particulier) "ont été multipliées par 1,8" dans le même temps.
IDFM "travaille main dans la main avec la SNCF et soutient sa stratégie" visant à rendre "plus prévisible et fiable" les transports, souligne Valérie Pécresse. "Notre priorité en 2018 est l’information voyageur", selon la SNCF, qui "s’ouvre à de nouvelles méthodes", comme "inciter tous nos agents à utiliser les réseaux sociaux" pour informer les usagers des perturbations le plus rapidement possible. Une "révolution" pour le groupe. (JS)
Régularité : IDFM auditionne les opérateurs
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