Au FPU 2019 : faire jouer la porosité dans les écoquartiers

Projets urbains
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La porosité urbaine recouvre deux dimensions : celle d’une ville que l’on peut parcourir en s’infiltrant à l’intérieur, et celle du lien physique à créer entre un ancien quartier et de nouveaux aménagements. Au 19ème Forum des projets urbains, organisé par le groupe Innovapresse, le 12 novembre à Paris, plusieurs projets d’écoquartiers ont été présentés avec, pour certains d’entre eux, la volonté affirmée de créer des cheminements fluides entre les différents bâtis.

A Paris, faire dialoguer des tissus urbains

Le projet Hébert, dans le 18e arrondissement de Paris, en fait la part belle. Il transforme un ancien terrain ferroviaire de 5,2 ha en un quartier mixte bas carbone d’environ 103 000 m2 de surface de plancher équitablement répartis entre logements, bureaux et activités, ainsi que des équipements et des commerces. Ces constructions seront complétées par la réalisation de nouvelles voies densément plantées et favorisant les circulations piétonnes et cyclables, ainsi que par la conception d’un square de 4 000 m2 et un jardin de 3 000 m2 bordant le faisceau ferré.

La configuration du quartier et du site Hébert est marquée par son histoire ferroviaire, et "les habitants ont vite identifié l’intérêt du projet pour redynamiser le quartier, aujourd’hui enclavé", explique Virginie Rooryck-LLorens, directrice de projet urbain chez Espaces Ferroviaires.

L’idée principale est de relier cette plateforme ferroviaire au tissu existant, notamment en créant des rapports avec ce qui est au nord, comme le Parc Chapelle-charbon, et le faisceau ferré, afin de valoriser cet espace, et définir les espaces publics à l’intérieur du quartier. "La rue de l’Evangile est un axe structurant permettant de faire ce lien. Elle sera pensée avec des respirations à échéances régulières permettant aussi de rompre sa monotonie", détaille Myriam Toulouse, architecte-urbaniste à l’agence Caire Schorter. Cette animation doit être confortée notamment par des liaisons qui permettraient de relier entre elles des polarités de vie de quartier et de faire dialoguer des tissus urbains de différentes époques.

Une colonne vertébrale verte à Rueil-Malmaison

A Rueil-Malmaison, au pied du Mont-Valérien et au croisement de trois villages (Coteaux, Mont-Valérien et Plateau), l’écoquartier de l’Arsenal prend place sur près de 17 ha. Cet ancien haut lieu de l’industrie civile et militaire est devenu un morceau de ville clos au fil des années, créant une coupure dans le quartier. L’annonce de l’implantation d’une gare du Grand Paris Express (ligne 15) est venue offrir à la Ville une opportunité de repenser ce quartier de manière plus globale.

Le site est composé de trois îlots situés autour de la future place centrale de l’écoquartier "créée de toute pièce", indique Fatima Abdelkader, directrice générale, SPL Rueil Aménagement, qui accueillera des commerces en rez-de-chaussée, un marché forain et un équipement culturel au sein d’une des halles de l’Otan maintenue. À l’ouest, il sera relié au parc traversant d’1,5 ha, colonne vertébrale verte de la Zac de près de 600 m de long. 

Relier les zones urbaines à Cagnes-sur-Mer

A Cagnes-sur-Mer, un parc arboré de 3 ha existe déjà en plein centre-ville. Il fait partie du projet d’écoquartier de La Villette, implanté sur les deux rives de la Cagne, rivière traversant la ville. "Aujourd’hui, la rive droite de la Cagne, qui accueille un vaste parking de surface, et la rive gauche, où se trouve le parc des Canebiers, ne sont pas reliés", explique Pascal Pignon, directeur de Bouygues Immobilier Côte d’Azur. Dans le projet d’écoquartier, une nouvelle passerelle reliant les deux rives sera créée, ainsi qu’une action phare de reprofilage et de restauration écologique de la rivière et des berges après démolition du canal en béton. La rive droite verra la suppression de l’îlot de chaleur qu’est le vaste parking La Villette, transformé en un nouveau quartier mixte, également aménagé avec un espace public dédié aux modes doux et une nouvelle voirie de contournement pour un apaisement du centre-ville.

L’idée étant, au final, de relier de façon cohérente et paysagère les deux autres grandes zones urbaines identitaires Cagnoises, la bande littorale et le Haut-de-Cagnes, surplombé par le château Grimaldi, à l’écoquartier La Villette, grâce à la création d’une trame verte en continu via le parc des Canebiers et d’une "coulée bleue" le long des berges de la Cagne jusqu’à la mer.

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Traits Urbains n°130/131 vient de paraître !

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